ANNIHILATION




De la fin d'un monde au commencement d'un nouveau, il n'y a pas qu'un pas. Il n'y a pas d'instant précis à marquer d'une pierre blanche, pas de destruction totale, rien ne sort du néant pour se retrouver à sa place, déjà défini, complet, unique.

Des instants de recréation, empreints d'incertitudes, où des décrépitudes, des annihilations et des transformations de l'ancien vont petit à petit émerger quelque chose de différent, d’inédit. Encore fondu au milieu des multiples possibles est le cœur même de ce travail sériel.

Visions hybrides entre un univers numérique, l'onde qui le parcours en continu, et une forme de réorientation éco-systémique, non pas nature renouvelée mais plutôt expression inexpérimentée, inimaginée, nourrie des déconstruction et de ce qu'il en subsiste, ces peintures nous montrent ces intervalles de flottement où le chemin n'est pas encore déterminé.
Néanmoins la trame, elle, est déjà présente, fluctuante encore, confuse, trace d'un monde à venir, construction en construction, ne cherchant guère plus que les directions de l'épanouissement. Il n'y a ici rien de plus à voir que les incompréhensions, les incertitudes, et pourtant l'évidence de la pluralité, d'autant de formes accouchantes, ne nous perd à aucun moment, nous invitant au contraire à la création, à l'expression de notre propre vision, au cheminement sans autre limites que notre capacité d'imagination. Ici pas de remords, pas de regrets, juste la possibilité de se laisser porter et d'aller de l'avant, vers peut-être plus d'investissement du moi, vers plus d'investissement du nous, dans un collectif aux frontières inexistantes, au delà de toute définition, de tout comptage, de toute numération. Un collectif simplement tourné vers sa propre transformation, dans une avancée toujours plus sereine, plein de sa propre multitude, de ses incohérences, de ses instabilités et pourtant déjà certain de son unicité. Et de finalement trouver un chemin.